Ce we du 28-29 juillet s'annonce particulièrement bien: un splendide hameau isolé en montagne, des ateliers découvertes de qi gong, éveil corporel feldenkrais, théâtre, land-art et des ateliers pour apprendre les pas de base des danses folk... puis soirée pizza au four à bois, puis bal folk dans la grange, puis un dimanche tout doux rando/picnic/musique !
Une soixantaine de personnes sont passées sur le hameau pendant le we, ce qui paraît assez fou quand on connait son isolement et son accès!
En combinant le fait que j'aime le lieu, que j'apprécie les gens qui le font vivre, et que je n'ai aucun impératif, je reste qq jours supplémentaires pour aider au rangement et avoir le temps de rencontrer un peu plus Pilou, Annie et Amandine, et découvrir les lacs de l’Ascension lors d'une journée rando.
Puis l'heure du départ sonne: chacun rentre chez soi (le hameau n'est pas habité à l'année). Moi je ne sais pas trop où aller et je n'ai pas très envie de me remettre en selle... je reste donc une nuit en bivouac à proximité du hameau. C'est alors que je me vient l'idée de rester un plus longtemps dans ces montagnes. J'appelle donc Pilou, qui m'autorise à rester qq temps de plus au hameau.
Le lendemain, je repasse donc le torrent, pour un début d'ermitage... J'y resterai quasi un mois d'affilé, 2 semaines totalement seul, une semaine avec Amandine, et une semaine avec Jorge, un vagabond espagnol qui passait par là.
C'est la première fois que je passe autant de temps seul et isolé, en me sentant bien, sans ressentir le besoin incessant de voir des gens. Je lis, j'écris, je réfléchis, je m'interroge, je contemple la montagne, j'entretiens les petits canaux d'irrigation des pommiers... Tous les 3-4 jours je descend dans la vallée, 400m de dénivelé plus bas, pour faire du stop jusque Guillestre, et revenir avec qq provisions dans le sac à dos.
Il y a qq chose de tout à la fois magique, doux, fort, bienveillant, harmonieux qui se dégage de Champaussel. J'aime ce qu'il s'y passe, s'y vit, s'y échange, s'y projette... C'est un nouveau lieu de cœur.
En quittant le Diois, j'appréhendais la suite, et je suis plus que ravi que mon chemin m'est mené par ici, vers de nouvelles terres si accueillantes.
Je suis aussi très sensible aux projets de vie collective qui se trament à Champaussel: Pilou et Annie, ainsi qu'un autre couple, projettent de réinvestir les lieux « à l'année » à partir de l'été prochain! Sacré pari!
Cela peut paraître fou, mais tout est là: du terrain pouvant accueillir du jardin, des cultures, des animaux, un verger, de l'eau pour irriguer, du bois d'oeuvre et pour se chauffer.
En optimisant les ressources disponibles et en revoyant les besoins du quotidien, le lieu est vivable à l'année. C'est une recherche d'autonomie, et une volonté d'exemplarité de sobriété. D'un point de vue énergétique, le lieu est entièrement autonome. D'un point de vue alimentaire, il peut s'en approcher.
Qui dit autonomie ne veut pas forcément dire autarcie. L'idée n'est pas de se mettre de côté en s'isolant, mais justement de créer un lieu de vie préservé, profondément connecté à la nature, où un autre mode de vie est possible, épanouissant, accueillant et ressourçant.
Ce projet de vie dans ce hameau s'accompagne d'une volonté d'ouverture, d’accueil et d'échanges. Peut-être des séjours avec des personnes handicapées, des jeunes en séjour de rupture, des chantiers collectifs pour des échanges de savoir-faire, des évènements de sensibilisation, des nouveaux habitants, ... Tout est ouvert et tout est possible !
J'aime particulièrement l'accès côté torrent. Au moment où je sautille de rocher en rocher, en jouant parfois l'équilibriste, pour éviter de mettre les pieds dans l'eau (je pourrais prendre la passerelle, mais la traversée ainsi est plus amusante!), j'ai cette étrange sensation de passer une sorte de frontière, d'emprunter un passage secret qui mène à un petit coin de paradis... c'est sensation prend de l'ampleur qq minutes plus haut: en quelques pas, on quitte la forêt et le sentier escarpé pour se retrouver sur le plateau paisible de Champaussel, et dans le même temps, le bruit du torrent fait place à un calme et un silence absolus, ce moment se combine également avec l'ouverture du paysage: la vue, limitée à qq mètres dans la forêt, se voit offrir un paysage grandiose sur les montagnes alentours, avec tout au fond le majestueux Pelvoux, un célèbre sommet des Ecrins culminant à 3946m.
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