31 juil. 2011

Rouler à vélo: premières impressions

Je ne me suis pas senti très emballé par mes 1ers jours à vélo...

J'ai surtout l'habitude de marcher et grimper, avec un sac à dos, dans de vastes paysages sauvages de montagne. Le pied foulant directement la terre, l'herbe, les cailloux, chaque élément ayant son propre toucher, son propre bruit... les mains agrippant le rocher.

A vélo, je me suis senti encombré, à la fois par le vélo et les sacoches. J'ai trouvé un peu frustrant d'avoir les pieds calés sur les pédales, et d'être obligé de suivre des itinéraires bitumés, à partager avec les voitures, camions et campingcars.

A chaque pause, c'est le même petit plaisir: celui de poser le pied puis ses fesses directement par terre!

Pour les marcheurs, je suppose qu'il faut un temps d'adaptation, d'apprivoisement au voyage à vélo... alors laissons faire le temps, en prenant la route des reliefs!

Du côté physique, j'ai trouvé ces qq journées sur le vélo très exigeantes. La moindre petite brise ou petite côte a une forte incidence, surtout avec un vélo chargé, et m'a demandé un effort physique bien soutenu! Mais ca va plutôt bien: les jambes tiennent bon!

24 juil. 2011

We fin de coloc...

--> Album photos ...

Retour à Grenoble ce we du 23/24 juillet... Tous les colocs sont réunis, pour la dernière fois dans cette maison...
Au programme: on vide, on nettoie, on trie, on peint, on astique, on balaye, on aspire, on répare...






















Viens ensuite l'heure de partir et de fermer la porte à clé sur ces 5 années...
Le we s'est bien déroulé, dans la bonne humeur, mais c'est le cœur gros que nous nous quittons...

Au-revoir les colocs, et un grand merci! Je me sens privilégié d'avoir vécu avec vous dans cette maison, et d'y avoir accumulé de si nombreux souvenirs et belles expériences!

Aline, Nico, Pierre, Lucille, Pascale, Aurélie et Fred

19 juil. 2011

Journée Conserverie

La conserverie se trouve dans les locaux d'Ardelaine, une filature à l'histoire aussi étonnante et passionnante que celle du Viel Audon. Ces deux structures sont d'ailleurs très liées, puisque Ardelaine a été montée par les initiateurs de la reconstruction du Viel Audon.

Le projet de conserverie est aujourd'hui mené par une petite équipe de jeunes très motivés. L'objectif est de valoriser les produits agricoles locaux, de développer de nouvelles recettes, et de pouvoir dégager assez d'argent pour faire vivre ses acteurs. L'heure est donc encore à l'expérimentation, et à la maitrise technique des processus et de l'autoclave.

Au programme d'aujourd'hui: confiture d'abricots et test de bocaux de tomates farcies!

Pour la confiture, on utilise une grande cuve qui chauffe au bain-marie. Des graines, pépins et noyaux de cerises, framboises et pommes sont mélangés aux abricots pour apporter de la pectine. Celle-ci permettra d'obtenir une bonne texture, et évite d'utiliser de la gélatine de porc. Et le tout sera filtré avant la mise en pot!

Pour les tomates farcies: tout est réalisé de A à Z: découpe et épépinage des tomates, découpe des oignons, préparation de la farce avec la chair à saucisse achetée au boucher du village, mise en pot (271!) et hop dans l'autoclave!
Sorties des pots de l'autoclave.
A la sortie de l'autoclave, le bilan est mitigé: le vide d'air ne s'est pas bien fait sur une partie des pots (à résoudre...) mais gustativement, c'est très bon!

18 juil. 2011

Le Viel Audon --> St Pierreville à vélo

Lundi 18 juillet, je remonte en selle direction Saint Pierreville, où quelques personnes du Viel Audon développent un atelier de conserverie, pour passer la journée du mardi à faire de la confiture d'abricots et une tentative de conserves de tomates farcies.

Après le bouclage des sacoches et les au-revoirs, je me remets en selle. Au programme: environ 50 km et le Col de l'Escrinet... je suis prévenu que ca ne vas pas être de tout repos! Il est 15h00 lorsque je quitte le Viel Audon, sous le soleil, prévoyant pédaler environ 3 heures...

La route fut bien plus longue et difficile que ce que j'avais imaginé! Des indications qu'on m'avaient données, j'avais retenu que la partie dure serait le col de l'Escrinet, et qu'ensuite, ca descendait tout du long, sauf quelques "petites côtes" (dixit les automobilistes qui ne font pas de vélo...).

Sauf que... derrière le col de l'Escrinet (787m), il y a eu le col de Sarasset (825m), puis le col de la Fayolle (877m) puis le col des 4 Vios (1149m)!
Ça a été long, mais c'était beau et agréable: j'ai suivi une longue ligne de crête dominant pâturages, forêts et vallées des montagnes ardéchoises, avec en prime très peu de voitures.
Je suis arrivé aux 4 Vios vers 20h00... après quasi 40 km de montée! Maintenant, il me faut plonger vers St Pierreville, à 11 km en contrebas... et que de la descente: ouf!
Après seulement 100m de descente, je m'arrête net: j'ai froid! J'ai connu chaleur et sécheresse pendant 2 semaines au Viel Audon, puis 4 heures d'effort à vélo: ce début de descente ma parait glacial! J'enfile donc pantalon, polaire, bonnet et gants, puis file jusqu'au village sans un coup de pédale, jouant des freins et l'oeil rivé sur les gravillons à éviter dans les virages.

Le trajet en chiffres:
- 65 km
- 3h45 de pédalage
- 17,65 km/h de moyenne
- 1200 m de dénivelé positif

17 juil. 2011

Le Viel Audon

--> Album photos ...

Au début des années 70, le Viel Audon n'était qu'un ensemble de ruines, recouvertes de lierre, difficilement accessible puisque coincé entre des falaises et la rivière de l'Ardèche. Cela faisait près de 100 ans que ce hameau était à l'abandon, lorsque quelques utopistes le découvrirent. Ils eurent le coup de foudre et entreprirent l'improbable projet de faire revivre ce lieu...
A force de volonté et de solidarité, le Viel Audon s'est petit à petit reconstruit, essentiellement grâce à des chantiers de jeunes en période estivale. Plus de 10 000 volontaires ont participé à la reconstruction du hameau.

Le hameau en ruines en 1969.
La même vue en 2008.
Aujourd'hui, le Viel Audon est un hameau bien vivant, en chair et en pierres. Environ 15 personnes y travaillent, donc 10 y vivent à l'année. Le hameau abrite 2 structures:


--> l'association Le Mat, centre de formation et d'éducation à l'environnement et au développement durable
--> l'exploitation agricole, qui comporte de nombreux volets:
      - l'élevage de 40 chèvres, qui entretiennent le territoire en broutant les quelques parcelles en herbe, et éclaircissent la garrigue
      - la transformation du lait en fromages
      - la culture et cueillette sauvage de plantes aromatiques pour fabriquer des sirops
      - un petit peu d'apiculture
      - une boutique de vente des produits du hameau et de producteurs locaux, avec un service de petite restauration

Le travail lié à l'exploitation agricole est géré collectivement. Cela demande d'aménager des temps de concertation pour définir les plannings et prendre les décisions, mais cela permet à chacun de toucher à tout, et d'éviter toute routine.

L'accès au hameau ne peut se faire qu'à pieds, en suivant l'Ardéche depuis Balazuc sur un petit kilomètre, ou depuis le plateau par un sentier muletier.

Le hameau du Viel Audon, entre Ardèche et falaises.


L'absence d'accès routier implique un profond raisonnement entre ressources et besoins: le compost des toilettes sèchent va au verger, les cochons se délectent des déchets organiques et du petit lait de la fromagerie, l'eau chaude vient de panneaux chauffe-eau solaires, une partie de l'électricité est produite grâce aux panneaux photovoltaïques, le verre est pilée pour remplacer le gravier dans le béton, le sable et les galets de l'Ardèche prennent place dans les murs reconstruits, etc...

Pour les autres besoins (alimentation, matière première, matériaux, etc...), ils sont acheminés à dos d'homme ou via les "trabinettes" (une sorte de chariot thermique à chenille).

Ce que j'ai vécu au Viel Audon:

La première semaine a été très diversifiée. J'ai touché à la plupart des activités du hameau: traite des chèvres, entretien des pâtures, vente à la boutique, fabrication de sirops de thym et romarin, atelier pain cuit au four à bois avec les enfants de la colo, construction d'un mur de galets avec une groupe d'allemands en chantier d'insertion, et une journée de boulangerie dans un fournil mobile (30kg de pâte à pétrir à la main à 4h30 le matin, ça réveille!).

La deuxième semaine, j'ai basculé sur le chantier de jeunes, le "coeur" de la reconstruction du Vieil Audon. A la mi-juillet, le groupe des "jc" (jeunes de chantiers) compte 70 personnes, entre 15 et 25 ans, qui chaque matinée, travaille à la rénovation du hameau ou au bon fonctionnement du camp: maçonnerie, cuisine, chantier bois, pain, mur en pierres sèches, etc.
Le début d'après midi est synonyme de quartiers libres, mais l'aide à la bonne organisation est plus que la bienvenue. Le séjour se faisant en auto-gestion, il y a toujours quelques chose à faire, comme la vaisselle, du ménage, aller chercher de l'eau, récolter des légumes,...
La fin d'après midi est marqué par le chantier collectif. Faire une chaîne de sable ou de galets à 70 personnes permet d'approvisionner vite et bien les chantiers du lendemain!
La matinée du jeudi est souvent réservée à une "descente de falaise": des allers-retours entre le hameau et le plateau, avec sur le dos une botte de paille, de foin, un sac de ciment, ou des cartons de nourriture. C'est une des conditions nécessaires pour pouvoir approvisionner le chantier en nourriture, et les chèvres en paille et foin!

Campement du chantier de jeunes.

Maçonnerie avec des galets de l'Ardèche.














Mes impressions:

--> L'histoire de la reconstruction du Vieil Audon force l'admiration. Il est difficile d'imaginer que ces bâtisses, ces charpentes, ces murs de pierres, ces toitures, ces terrains agricoles aient été réhabilités grâce à la volonté et à la solidarité de tant de jeunes, dans un projet commun de créer un lieu de vie collectif et alternatif. Le résultat est tout autant bluffant que splendide.

--> Le Viel Audon est un lieu "ouvert", c'est à dire que n'importe qui peut venir s'y promener, regarder, se renseigner, s'informer, sur de nombreux thèmes portant sur la coopération, l'agriculture, l'écologie pratique, etc...
L'été, l'afflux touristique dans les gorges de l'Ardèche est très important, et de très nombreuses familles le parcourent.Le contraste entre les "mangeurs de glace en maillot de bains" et les habitants du hameau, inscrits dans une vie plutôt nature et en partie isolée, est saisissant!

--> Le Viel Audon est à la base un lieu de vie collectif. Aujourd'hui, l'aspect collectif est toujours très présent dans l'organisation et le partage du travail, mais beaucoup moins dans la vie de tous les jours. Globalement, on travaille ensemble, puis chacun rentre chez soi le soir. Je comprends ce besoin, surtout quand on vit à l'année au hameau et que certains habitants ont des enfants.
Pour ma part, j'ai trouvé difficile moralement de passer la plupart des soirées seul avec mes sacoches et ma tente.
Mais c'est aussi une période charnière: actuellement, une partie des habitants du hameau réfléchissent à partir vers de nouvelles expériences, l'implication dans la vie du hameau est donc moindre.

--> Le chantier de jeunes m'apparaît comme une expérience formidable à vivre pour les jeunes de 17 à 25 ans. L' "autogestion" et le "faire ensemble" amènent à s'ouvrir aux autres, échanger, coopérer, prendre des initiatives. Les activités du chantier permettent aux jeunes de toucher à tout et de multiplier les apprentissages: cuisine, jardin, maçonnerie, bricolage, ...
Le "faire ensemble" et la "coopération" démontrent qu'en se rassemblant, les tâches physiquement éprouvantes prennent une autre dimension: approvisionner en sable ou en galets le chantier du lendemain parait titanesque, mais en faisant une chaine de 70, c'est possible, avec la bonne humeur en prime! Tout comme descendre de la falaise 10 tonnes de paille et foin en une matinée seulement!
C'est une belle expérience que j'aurais aimé faire lorsque j'avais 20 ans! (aujourd'hui, c'était un peu plus difficile, je me suis senti un peu en décalage avec la moyenne d'âge de 18 ans du groupe).

4 juil. 2011

Premiers jours à vélo

--> Album photos ...

Vendredi 1er juillet: j'ai été d'une rare inorganisation pour boucler mes sacoches, décider de quels vêtements j'emmène, déterminer si un peu plus de rechange sera associé à du confort appréciable ou du supeflu... Finalement j'opte pour la solution "tant que ca rentre dans les sacoches, je prends, et je ferai le tri au fur et à mesure"!
Thierry, l'ami avec qui j'ai partagé de nombreuses et belles sorties en montagne ces derniers mois, me fait la surprise d'arriver à la maison pour assister au départ.
Un peu de bavardage, qq photos, et en selle!

J'ai rdv avec Nico pour 20h00, un ami qui m'hébergera le 1er soir, à Beauvoir en Royans, à 55 km de Grenoble. Il est 17h00... l'heure de partir... On charge les sacoches, et top départ.













Étrange sensation que de rouler avec un vélo chargé... de 22 kg de bagages! En sachant qu'elles contiennent tout le matériel de bivouac, des vêtements de vélo, de rechange, de travail, pour le froid... ce poids est très correct.

La première étape se fait sans encombre, à bonne allure, le long de l'Isère sur une piste cyclable. Ensuite, j'évite au mieux la nationale de Valence en passant par des petites routes et des petits villages, avant d'attaquer le court raidillon qui monte sur Beauvoir-en-Royans. Après 50 km et avec un vélo chargé, cette petite côte me parait bien difficile: heureusement qu'elle ne dure que qq centaines de mètres!

Soirée aussi agréable que sympathique avec Nico et sa fille Aurore. Au menu: des pâtes carbo pour faire un stock de sucres lents en prévision de demain!

Samedi 2 juillet: je prend la direction de la vallée du Rhône, en coupant par une petite route ensoleillée, évitant toujours la nationale pour Valence. Après 50 km, je m'arrête à Upie, chez Claude et Anna, les parents de Yannick, une amie habitant sur Lyon. Ils me proposent de rester dormir, et me confient même la maison puisqu'ils sont absents ce soir! Merci de votre accueil et de votre confiance! Le programme est simple: un petit coup de nettoyage dans le jardin, repos et lessive,avant de passer la nuit dans un bon lit!

Dimanche 3 juillet: il me reste à peu près 95 km pour rallier le Viel Audon dans les gorges de l'Ardèche... surement faisable en une journée, mais je préfère les appeler et les prévenir que je n'arriverai certainement que le lundi matin... Aujourd'hui, la chaleur est éprouvante. Je roule sur la nationale qui suis le Rhône en direction du sud, du côté Ardèche pour éviter les flots de voitures. Arrivé au Teil, près de Montélimar, je dois m'engager sur la N102, pour prendre la direction d'Aubenas. Cette portion sera vraiment désagréable: beaucoup de circulation, une très (trop) longue montée sous le cagnard, des voitures qui roulent comme des bolides sur cette 3 voies...
Lorsque je quitte cet axe, je me rend compte qu'il ne me reste plus que 15 ou 20 km pour rallier le Viel Audon... il est un peu plus de 18h00, je décide donc de continuer!
L'arrivée est surprenante: la route cabossée s'arrête nette, et se poursuit par un sentier de pierres qui plonge dans les gorges. C'est donc à pied que je continue, pour rencontrer Claire et Jean, le couple avec qui j'avais été en contact au téléphone.
La soirée sera aussi brève que remplie: remonter sur le plateau chercher mes sacoches, les redescendre pour planter la tente, et enfin diner avec Claire et Jean avant d'aller dormir.

1 juil. 2011

Départ imminent !

Après des mois de préparation, de réflexion, d'organisation... le départ est imminent!
Le déménagement est fait, le vélo est prêt, les sacoches sont remplies.... reste plus qu'à monter sur le vélo et donner le premier coup de pédale. C'est quasiment pour maintenant, puisque je me mets en selle cet après-midi, direction les gorges de l'Ardèche, pour rallier le village coopératif du Viel Audon, au sein duquel je vais m'immerger durant 3 semaines. Je pense faire le trajet en 3 ou 4 jours, longeant l'Isère puis le Rhône, avant de me frotter aux reliefs des monts d'Ardèche.

Un très grand merci pour vos encouragements, vos coups de pouce, votre soutien moral. C'est un grand départ, puisque je démarre aujourd'hui sans savoir ni quand ni où je m'arrêterai. Mais je sais que même si la route risque d'être sinueuse et parfois ventée, elle sera particulièrement riches de nouvelles expériences, d'imprévus, de belles rencontres et d'innombrables découvertes!

A bientôt!

Nicolas.