24 déc. 2012

De Bastia à Ajaccio

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24 décembre au soir... embarquement pour la Corse! Nous sommes 50 personnes sur un ferri pouvant en contenir 800 ... autant vous dire que les couloirs sont déserts! Cette traversée me permet tout de même de rencontrer Josie et Patrice, un couple de la région toulousaine, qui viennent passer des vacances en camping-car en Corse.


Nous débarquons donc le jour de Noël à Bastia, avec une météo moyennement accueillante. J'attend tranquillement le lever du jour avant de décider dans quelle direction je commence mon périple en Corse. A ce moment là, je n'ai absolument rien de prévu. C'est le jour de Noël, je ne vais donc pas appeler les fermes en wwoofing.


La journée est ventée... il souffle vers le Nord. Pour le prendre dans le dos, je décide donc logiquement de prendre la route vers le Cap Corse.


Les villages sont déserts, la circulation quasi-nulle, qq troupeaux de chèvres égayent la route.



Cette première journée en Corse, démarrée facilement avec le vent dans dos, va nettement se compliquer qq heures plus tard... Une succession interminable de montées/descentes, des villages désertiques, 30 km sur une route défoncée par les travaux en cours, puis 2 heures d'un sérieux vent de face...! Ce n'est qu'au bout de 90 km, épuisé, de nuit, sous les rafales de vent, que j'arrive enfin dans un village où je croise qq'un! Il m'est impossible de monter la tente cette nuit, le vent est trop fort. Il m'indique alors la maison du maire, chez qui il me conseille de m'adresser... En voyant ma mine déconfite, le maire m'ouvre une salle de la mairie pour que je puisse y passer la nuit: ouf!


Les jours suivants vont ressembler au premier: de longues journées à pédaler pour rallier des villages avec des épiceries, beaucoup de vent, des bivouacs solitaires dès 17h, très peu de rencontres, beaucoup de chasseurs à la mine patibulaire...



Certes les paysages valent le coup d'oeil, mais je ne les ai pas toujours apprécié... j'étais trop préoccupé à trouver à temps de l'eau, à manger, et un lieu pour planter la tente.






 La côte Nord-Ouest de la Corse est très belle et très sauvage, mais la parcourir à vélo n'est pas une mince affaire, surtout en hiver: peu de villages, une route à relief, à flanc de montagnes, bordée par le maquis... les lieux pour planter facilement une tente pour la nuit sont rares.
J'ai essayé de contacter qq lieux en wwoofing, proches de où je passais, mais la réponse était toujours identique: pas d’accueil en cette saison...
Une belle chute de vélo à pleine vitesse, dans un virage en descendant un col, m'a également bien entamé le moral!
En combinant tous ces éléments, et en ajoutant une sérieuse carence en chaleur humaine, je crois avoir approché d'assez prêt mes limites physiques et morales... Je me suis même parfois demander comment je trouvais les ressources de continuer... En fait la réponse est simple: quand tu es au milieu de rien et que tu as besoin de boire, manger et dormir... et bien tu continues jusqu'à tant que tu trouves... C'est une étrange et désagréable sensation que de se sentir vidé de toute énergie, et d'être forcé de poursuivre pour ne pas moisir au bord de la route... à la fin, ce ne sont plus que les nerfs qui te tiennent.

Heureusement, à l'approche de Porto, j'ai commencé à faire qq rencontres: Cécile et Laura, 2 jeunes femmes du continent en vacances... qui m'ont proposer de partager leur chambre d’hôtel pour la nuit!
Une soirée chaleureuse, un lit, une douche, une petite lessive de sous-vêtements: quel réconfort!


Le lendemain, je rencontre J-Jacques et Claire, un couple qui baroude en camion, qui m'aident à grimper un col et avec qui je passerai une bonne partie de la journée dans un cadre idyllique. J-Jacques connait bien les lieux alternatifs du coin, il me communique qq nouvelles adresses et contacts.



Ils vont même m'avancer un peu plus loin sur la route pour que je puisse revoir Josie et Patrice, le couple du ferri en campincar, qui viennent à ma rencontre. Avec eux et leurs amis, c'est donc soirée et nuit camping-car: chaleureux et confortable!


Le lendemain, nous sommes le 31 décembre. Josie, Patrice, et leurs amis, descendent au sud de l'île pour le réveillon. Ils me proposent de les suivre, mais le coût de la soirée ne colle pas avec mon budget. Dans le même temps, j'arrive à contacter un écolieu qui m'a l'air intéressant et accueillant  de l'autre côté de l'île, sur la côte Est: je peux les rejoindre dès aujourd'hui!
Josie et Patrice me déposent donc à Ajaccio d'où je prends le train pour Corte (malgré l'interdiction de faire monter des vélos: la négociation a été assez rude!), dans les montagnes du centre de l'île. Me restent ensuite une 60aine de km pour rejoindre l'écolieu... cela me coûte plusieurs heures de pédalage, dont une en pleine nuit!
Mais l'essentiel est que je sois enfin arrivé sur un lieu où je vais pouvoir me poser un peu!

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