5 juil. 2014

Réseau REPAS & Compagnonnage : pour aller plus loin dans les réflexions...

Article issu de ce journal


Coopération et utilité sociale, les leviers d'un autre développement


Le sens de la coopération et la perception de l’utilité sociale sont des leviers innovants pour imaginer un développement qui ne soit pas qu’économique et pour bâtir une société équilibrée qui opterait pour la « paix sociale » plutôt que pour la « guerre économique ». C’est là, aujourd’hui, un véritable enjeu de société.

Malheureusement le système éducatif actuel est basé sur la compétition, l’élitisme et le mépris du travail pratique. On y préfère la sécurité, la reconnaissance sociale à l’esprit d’entreprise et au goût de l’initiative. Le faible taux de création d’entreprises par de jeunes diplômés en témoigne.

Le compagnonnage proposé par R.E.P.A.S n’est pas un stage de création d’entreprise ; il travaille en amont à la revalorisation de comportements non valorisés dans le système scolaire et qui sont pourtant ceux qui permettent d’innover, d’inventer, d’entreprendre: l’action, le faire, la culture du projet, l’esprit de partenariat (coopération) et un mode de développement respectueux des hommes et de la nature.

Cinq mois de compagnonnage pour transmettre ce message, c’est peu ! « Nous en sommes conscients, mais il s’agit seulement d’une sensibilisation, d’ouvrir d’autres possibles, de transmettre curiosité et courage, goût de l’initiative et sens des réalités » témoigne une animatrice du réseau. Enrichi d’une culture de projet et d’une démarche d’évaluation permanente, le compagnon aura l’initiative de construire la suite de son parcours, soit en s’engageant dans une formation qualifiante, soit dans le cadre d’un compagnonnage individuel, d’un emploi ou d’une démarche de création d’activité.


Des pédagogies croisées

Une pédagogie de l’action : le monde de la production est un monde de l’action : que ce soit pour semer, récolter, bâtir, transformer la matière, rendre des services, il faut mobiliser son corps et son esprit, souvent faire de ses mains et s’adapter à des situations variées.
Une pédagogie de la coopération : le travail, c’est aussi l’équipe : savoir trouver sa place dans un groupe, accepter les différences, comprendre les comportements des autres, conjuguer les complémentarités plutôt qu’opposer les différences, expérimenter les situations de solidarité. Ce sont des apprentissages auxquels peu de lieux se prêtent. Dans le cadre des « groupes-action" les compagnons l’expérimentent entre eux.

Une pédagogie de l’expérience : les savoirs ne sont pas uniquement du domaine de la « connaissance », ils sont aussi « expérientiels » dans le sens où la diversité des situations vécues, la
qualité des rencontres, la variété des secteurs de travail approchés permettent à l’individu de forger sa personnalité, sa capacité d’adaptation, de structuration, d’organisation, de réflexion, de jugement... L’expérience permet de se découvrir soi-même et de mieux appréhender ses talents et ses limites.

Une pédagogie de l’expression : formuler sa pensée, son jugement, s’exprimer en public, savoir convaincre, faire des bilans, se faire comprendre, écrire pour prendre du recul sont des outils mis en œuvre lors des regroupements des compagnons et des séjours en entreprise.

Une pédagogie du pragmatisme : le sens des réalités, le sens pratique ne sont pas l’apanage de notre société en pleine « virtualisation » ; les pieds sur terre, ça n’empêche pas de rêver ; les entreprises du réseau R.E.P.A.S., fondées sur des utopies, ont en tous cas un sens aigu des réalités.

Une pédagogie de l’économie : il est effrayant de constater l’ignorance des fonctionnements économiques de base, absents de la culture générale : qu’est-ce qu’un capital, un prix de revient, une marge, le fonctionnement d’une banque, quelles sont les différentes formes de société, comment se répartit l’argent dans l’entreprise... Ces questions sont abordées dans les entreprises et lors des regroupements.

Une pédagogie de l’enthousiasme : la tentation du « No future » fait tache d’huile parmi une jeunesse qui se veut contestataire et rebelle ; l’expérience du compagnonnage distille un parfum de
« tout est possible, ne soyons pas des assistés, créons un monde à la hauteur de nos rêves, prenons-nous en main... » plus savoureux que toutes les fumées échappatoires.

Une pédagogie de la réalisation : concevoir un projet, réunir les moyens, l’équipe, c’est possible, les entreprises du réseau en sont le témoignage vivant ; sensibiliser et encourager à entre prendre est une des vocations du réseau qui souhaite voir fleurir de nouveaux projets.

Une pédagogie de l’implication : fatigués d’accumuler des savoirs scolaires sans rapport avec leurs centres d’intérêt, frustrés de n’avoir pu apprendre à se connaître dans le cadre d’une véritable éducation, les compagnons découvrent la stimulation à l’apprentissage que suscite l’« implication » vécue à travers différents micro-projets.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire