Naturellement, je serais plutôt anti-nucléaire, sans pour autant pouvoir fournir un argumentaire solide et des solutions rapidement appliquables.
Je citerais seulement une question: "peux-t'on se permettre de continuer à produire de l'électricité issu du nucléaire, tant les risques sont élevés et très partiellement maitrisables, et dont on se sait pas quoi faire de ses déchets hautement dangereux?".
Je crois que cette seule question devrait suffire à se faire une opinion.
Mais pour aller plus loin, je vous invite à lire ce petit article, extrait du site Passerelle-Eco:
LE NUCLEAIRE EST PLUS CHER QUE LES ENERGIES RENOUVELABLES
L’affirmation
est martelée au point de passer pour une évidence : le nucléaire
coûterait moins cher que les énergies renouvelables. Corollaire :
diminuer la part du premier pour développer les secondes, comme le
propose par exemple l’accord Europe Ecologie-Les Verts-PS, augmenterait
le prix de l’électricité, appauvrirait les ménages et amènerait les
usines à délocaliser. Pourtant, cette affirmation est déjà fausse et le
sera encore plus à l’avenir.
Assez de mythes : le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables
Assez de mythes : le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables
Si l’électricité
est moins chère en France que dans la plupart des autres pays européens,
c’est parce que l’Etat a longtemps subventionné le développement du
parc nucléaire et que le niveau actuel du tarif réglementé ne permet pas
de financer le renouvellement du parc, quels que soient les choix à
venir entre nucléaire, centrales thermiques et énergies renouvelables.
L’évolution récente des coûts de production électrique est, à ce titre,
éclairante.
Dès les années 1980, le programme nucléaire français a vu son coût
augmenter, évolution qui ne fait que se prolonger avec le réacteur
surpuissant EPR. Cette dérive s’observe en particulier sur les coûts
d’investissement, un poste très important. Comme le montre un article
publié dans la revue scientifique Energy Policy, le coût
d’investissement dans les centrales nucléaires françaises a été
multiplié par 3,4 en vingt-cinq ans, même en déduisant la hausse du
niveau général des prix. L’EPR ne fait que poursuivre cette trajectoire
puisque en supposant - hypothèse optimiste - que la facture finale ne
dépasse pas la dernière estimation (6 milliards d’euros), on atteint
3,64 euros le watt - 4,7 fois plus qu’en 1974.
Autre problème, ces coûts ne prennent pas en compte le démantèlement
des centrales en fin de vie, ceux de la gestion des déchets, du risque
d’accident et les divers coûts de fonctionnement. En se développant, la
plupart des techniques voient leur coût diminuer par effet
d’apprentissage, et c’est le cas pour les énergies renouvelables ; mais,
avec le nucléaire, l’inverse se produit : plus on le développe, plus il
coûte cher.
Une baisse impressionnante
En comparaison, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise
de l’énergie, le coût d’investissement de l’éolien terrestre était en
2009 de 1,30 euro le watt. Même "normalisé" pour prendre en compte
l’intermittence, le coût d’investissement de l’éolien est environ 15 %
inférieur à celui de l’EPR, démantèlement inclus. Et, selon une analyse
de Bloomberg, le coût de l’électricité d’origine éolienne, déjà divisé
par 4,5 depuis les années 1980, devrait encore diminuer de 12 % dans
cinq ans.
Quant à l’énergie solaire tirée des panneaux photovoltaïques, elle a
connu une baisse impressionnante : début 2011, un module photovoltaïque
coûtait en moyenne 1,20 euro le watt en Europe, contre 4,2 euros le watt
dix ans plus tôt. Depuis quelques mois, la moyenne sur le marché
allemand est même de 1 euro le watt. Même normalisé pour prendre en
compte l’intermittence, le coût d’investissement dans le photovoltaïque
ne dépasse plus celui de l’EPR (en incluant le démantèlement) que
d’environ 25 %. De plus, les professionnels du secteur anticipent encore
une baisse de 35 % à 50 % des coûts d’ici à 2020. Comme l’écrit le Prix
Nobel d’économie Paul Krugman, "si la tendance à la baisse continue (et
elle semble s’accélérer) nous ne sommes plus qu’à quelques années du
point où la production d’électricité à partir de panneaux solaires
deviendra moins coûteuse que celle à partir de charbon". Pour
simplifier, les calculs présentés ici laissent de côté les coûts de
fonctionnement, mais ces derniers sont du même ordre de grandeur entre
éolien et nucléaire, et plus faibles pour le photovoltaïque. De même, si
un renforcement du réseau est nécessaire en cas de développement des
renouvelables, c’est aussi le cas pour l’EPR (340 millions d’euros pour
la ligne Cotentin-Maine nécessitée par l’EPR de Flamanville).
Nous vivons un moment historique : celui où les énergies
renouvelables deviennent moins coûteuses que l’électricité d’origine
nucléaire ou fossile, pour peu qu’elle soit obligée de payer pour ses
externalités négatives : émissions de CO2, risques d’accidents, déchets
radioactifs… La France se crispera-t-elle sur une technique dépassée, ou
se tournera-t-elle vers la seule manière durable de produire de
l’énergie : la mobilisation des flux d’énergie renouvelable, et celle,
indissociable, des économies d’énergie ?
Et pour aller plus loin, vous pouvez visiter ces 2 sites, très bien faits et très instructifs:
Bon ben je pense qu'on sera à deux endroits de la chaîne le 11 mars !
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